Notre association a participé à la cérémonie commémorative du 107e anniversaire de la prise de la cote 140 par la Division Marocaine ( cette côte est à présent mieux connue dans la région comme étant la crête de Vimy). Cette cérémonie a été organisée par la 162e section des Médaillés Militaires d’Arras et environs, ce lundi 9 mai 2022 à 11h15. Le monument de la Division Marocaine , financé par souscriptions, a été inauguré en 1925 (les travaux pour ériger le Monument Canadien débutèrent la même année).
Voici le récit de la bataille :
Il est 11h15, la cote 140 est atteinte par les premiers éléments du 7e régiment de Tirailleurs.
La ferme Berthonval est à 4,5km d’ici aux pieds des tours du Mont St Eloi. C’est de cette ferme et des tranchées attenantes que s’élancèrent les hommes de la Division Marocaine à 10h du matin, ce 9 mai 1915, il y a 107 ans.
Cette division créée au Maroc en 1914, alors en voie de pacification, est formée de tirailleurs algériens, de zouaves et d’un régiment de la Légion étrangère principalement composé de volontaires s’étant engagés au service de la France. Arrivée depuis quelques jours en Artois, elle est désignée par le Général Pétain comme fer de lance du 33e corps d’armée.
Son 1er objectif est de prendre la route de Béthune transformée en position défensive renforcée de plusieurs fortins là où aujourd’hui sont situés le cimetière tchèque et le monument polonais.
A 10h30, cette route est conquise, près de la moitié des officiers sont soit tués soit blessés. Mais l’avancée reprend pour atteindre l’objectif principal. Les différentes tranchées défendant la colline sont conquises par les lignes successives d’attaque prises en enfilade par des mitrailleuses positionnées dans Neuville St Vaast toujours occupé. Mais l’entrain, le dévouement de ces « marocains », surnom qu’il leur est attribué, dépasse l’entendement.
11h15, la cote 140 est atteinte.
L’artillerie française allonge le tir pour défendre cette position conquise mais rapidement l’ennemi se ressaisit et repousse ces unités maintenant mélangées et menées par les quelques officiers encore valides.
Le recul est inévitable pour éviter l’encerclement. il s’effectue en contre bas, vers le chemin creux de la cote 123. C’est de cette ligne que nos alliés canadiens renouvelèrent l’assaut en avril 1917 pour cette fois faire la conquête définitive de cette cote plus connue aujourd’hui sous le nom de crête de Vimy.
Le sang versé sur cette terre par les hommes de nos deux nations sera à jamais immortalisé par les deux pylônes du monument canadien, qui se trouve derrière nous, représentant le Canada et la France.
Les unités de la Division Marocaine restèrent engagées jusqu’au 11 mai sans jamais pouvoir reprendre cette fameuse cote.
Voici le coût humain de ces 3 jours de combat :
901 tués, 4335 blessés et 1325 disparus.
Nous pouvons reprendre ces mots que nos amis canadiens prononcent lors de la promesse de se souvenir : Nous nous souviendrons d’eux
Notre président, Philippe Martin, accompagné de Véronique Paltani, déposèrent une gerbe.
Reportage photographique de Jérémy Bourdon