Cérémonie du souvenir à Feuchy le 6 novembre 2023 organisée par notre association en partenariat avec le Ministère des Anciens Combattants du Canada, la commune de Feuchy et l’association canadienne « No stone left alone ».

Rencontre à 8h30 avec les élèves de l’école élémentaire de Feuchy pour organiser la cérémonie.

Nous avons distribué aux enfants une fiche pour chaque soldat enterré dans le cimetière Orange Hill cemetery. Cette fiche est composée d’une référence (lettre et nombre) indiquant la position de la stèle dans le cimetière. L’insigne de son unité est dessiné, le grade, les prénoms, le nom et l’âge de ce soldat sont indiqués.

Consigne aux enfants : « Vous portez un badge avec le nom d’un soldat enterré dans le cimetière dans lequel nous allons, essayez de penser à ce soldat, lisez son nom, ses prénoms, son âge, n’ayez pas peur de mal prononcer, ce n’est pas un problème. Le principal est de lire lentement et sérieusement tout à l’heure. »

Le bus affrété par la commune à déposer les enfants à 200 m du cimetière. Une marche commémorative empruntant la même route que ces soldats ont prise pour attaquer en 1918 nous a amené devant le cimetière où les responsables Anne, Katy, Corinne et Angéline étaient là pour les guider en file indienne.

Les enfants sont placés devant les tombes, il y 42 tombes de soldats canadiens, nous avons 42 enfants. Chacun a « son soldat à honorer » (expression basée sur la remarque que nous a fait une petite fille au retour dans l’école : « Je retournerai voir la tombe de mon soldat »)

Pendant la 1ère Guerre Mondiale, chaque position et chaque tranchée recevait un nom afin de les retrouver plus facilement sur un plan. Cette colline où nous nous situons, d’une altitude de 100 m, fut appelée Orange Hill (la colline Orange). Vous pouvez constater son importance stratégique en vous retournant, car elle permet une excellente vue panoramique sur la ville d’Arras.

En avril 1917, Feuchy est libéré et les allemands doivent reculer. Fin mars 1918, l’ennemi reprend l’offensive mais est stoppé à la Chapelle de Feuchy empêchant ainsi la prise de la ville d’Arras.

En aout 1918, cette colline et celle sur la route de cambrai appelée Chapel Hill sont les deux premiers objectifs de l’attaque confiée au Corps canadien.

Nous avons distribué aux enfants une fiche pour chaque soldat enterré ici. Cette fiche est composée d’une référence (lettre et nombre) indiquant la position de la stèle dans le cimetière. L’insigne de son unité est dessiné, le grade, les prénoms, le nom et l’âge de ce soldat sont indiqués.

Pourquoi ces soldats sont enterrés ici sur cette petite parcelle de la commune de Feuchy ?

26 aout 1918
4H15 du matin, les unités de la 8e brigade canadienne composée de 4 bataillons des Canadian Mounted Rifles s’élancent. Le 4e bn doit contourner la colline par le Nord en longeant la Scarpe, le 2e bn attaque face à cette position dont il doit s’emparer. Le 1er bn, en soutien, doit exploiter la percée de cette hauteur et attaquer sans attendre le village de Monchy le Preux (on voit derrière moi le clocher de son église). Il est épaulé sur sa droite par le 5e bn qui progressera le long de la route Arras-Cambrai. Les mitrailleurs du 3e Bn du Canadian Machine Gun Corps Les appuient.
5H10 des signaux lumineux verts au sommet d’Orange Hill indiquent que cet objectif est atteint par des hommes du 2e bn.
5h50, le 5e bn indique avoir dépassé son 1er objectif. Le 4e bn, un temps arrêté, débloque la situation en engageant sa compagnie restée en réserve.
6H20, après le succès des dernières attaques du 2e bn, la totalité de la colline est aux mains des Canadiens.
les unités de la 7e Brigade canadienne arrivent pour prendre progressivement le relai de l’attaque en direction de Monchy. Deux officiers de cette brigade, du Royal Canadian Regiment, blessés grièvement à Monchy sont ramenés sur le poste de secours organisé sur cette position mais succombent à leurs blessures.

Quelques jours plus tard, le 29 aout, le 58e Bn canadien est relevé des ses positions à Boiry Notre Dame. Il se dirige à l’arrière vers Feuchy après 3 jours de combats intenses. Il est alors pris pour cible par un avion qui lance une bombe sur la compagnie A tuant 8 soldats et blessant 16 autres qui seront évacués. Vous avez certainement remarqué quelques photos que nous avons disposées au pied des stèles. Je vais vous raconter l’histoire de deux frères, William et Robert Mundle. Ils ont tous les deux intégrés le 248e bn canadien en mars 1917 alors en formation au Canada. En novembre, ils partent combattre en France en intégrant le 58e bn. Ils sont tous les deux sur la photo positionnée au pied de la stèle de William Mundle B13 au 2e rang. Robert à droite sur la photo a été blessé le 27 aout lors de l’attaque près de Monchy. Comme je viens de vous le raconter, William est tué le 29 aout lors du bombardement de sa compagnie. Le lundi 2 septembre les parents de William ont reçu un télégramme les informant de la perte de leur fils de 22 ans. 2 jours plus tard, ils reçurent un 2e télégramme leur annonçant que leur 2e fils, Robert âgé de 20 ans, avait succombé à ses blessures. Vous pourrez lui rendre hommage en allant visiter sa tombe au cimetière de Vis-en-Artois à Haucourt (IV. I. 10.)

Enfin, je ne peux terminer mon récit sans parler du seul britannique de ce cimetière. Le caporal suppléant Aldworth du Royal Engineers (unité du Génie). Malgré quelques heures de recherches personnelles et l’appui de Fabrice Thery dans l’élaboration de ce texte, nous n’avons pas réussi à comprendre pourquoi il fut enterré ici en septembre 1918.

Voilà pourquoi nous sommes ici, pour honorer ces 43 hommes qui ont fait l’ultime sacrifice de leur vie.

Nous avons débuter cette cérémonie par l’hymne canadien, O ’Canada, interprété par Félix et Patrick à la Guitare, tous les deux guides étudiants canadiens, accompagnés par les enfants.

Félix nous à récité le poème au champ d’honneur écrit par le Colonel John Mc Crae.

Pour ne pas oublier, et surtout comme le rappel ce poème, que c’est à la jeunesse de porter l’oriflamme, Séléna et Jacqueline ont lu en français et en anglais : L’ Acte du souvenir

Puis Grace et Lorenzo : la Promesse de se souvenir

Moment solennel du Dernier Appel, suivi d’1 minute de silence et enfin le Réveil. Le Dernier Appel est une sonnerie de clairon indiquant la fin du jour, elle est devenue un symbole de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie, et il nous invite au souvenir durant la minute de silence qui suit immédiatement (silence symbolisant la nuit). En revanche, le Réveil est la sonnerie de clairon qui marque le moment de se lever et symbolise le commencement d’un monde meilleur, d’une nouvelle vie.

Nous avons procédé au dépôt de gerbes :

Monsieur Roger Potez, Maire de Feuchy

Monsieur John Desrosiers, Directeur des opérations internationales, au nom du Ministère des Anciens Combattant du Canada

Monsieur Michel Leblond, président des Anciens Combattants de Feuchy

Monsieur Timothée Dubuc, membre de l’association des Amis du Monument Canadien, accompagné de Marylou et Raphaël

« Chers enfants, vous avez été particulièrement attentifs et respectueux de ces moments de recueillement. Maintenant, ça va être à vous de prendre la parole chacun à votre tour afin d’entendre le grade, les prénoms, le nom et l’âge de chaque soldat de ce cimetière. Après votre lecture, vous pouvez déposer votre coquelicot au pied de la tombe »

Nos amis canadiens ont distribué des petits cadeaux aux enfants !

le Maire de Feuchy, Monsieur Roger Potez, a reçu une médaille de l’association pour son soutien

Un grand Merci à tous les participants. Cette cérémonie n’aurait pas connu son succès sans le travail des membres de l’association suivants : Corinne, Angéline et Fabrice Thery, Jacques Paltani, Marie-Bernadette Brassart, Jean-Philippe Guenez, Gérard Dubuc, Christian Ramez, Anne, Fabrice et Timothée Dubuc. Mais aussi, le soutien de Katy Michaud accompagnée de 4 guides étudiants canadiens (Grace, Jacqueline, Patrick et Felix) et Michael Whetton.

Crédits photos :  Gérard Dubuc – Michael Whetton